Église Notre-Dame-de-L’Écrignole

Localisation :

Tours, 77-79 rue des Halles

Dates :

VIe-fin XVIIIe siècle

État du batiment :

Détruit

Située à l’est de Saint-Martin, l’église Notre-Dame-de-l’Écrignole était implantée au niveau des numéros 77 et 79 de l’actuelle rue des Halles. Elle faisait à l’origine partie d’un monastère de femmes créé par Ingeltrude au VIe siècle. Le monastère fut détruit lors des invasions normandes puis reconstruit. La paroisse de l’Écrignole fut créée en 1217 et l’église fut cédée par l’abbesse de Beaumont qui contrôlait le monastère pour être érigée comme église paroissiale [Lainé, 1915, p. 209]. Son nom viendrait du latin scrinium ou scrinolium qui signifie écrin ou petit écrin. Cet écrin désignait l’endroit où était conservé les reliquaires. Les religieuses du monastère étaient en charge de l’entretien du linge et du scriniolum de Saint-Martin d’où le nom de l’église [Lainé, 1915, p. 208].

Quasiment au Chevet de la collégiale Saint-Martin, au nord-est de Châteauneuf et de son bourg, l’église et la paroisse sont enkystées dans un semi urbain assez dense entre les centres religieux et administratifs de la ville. C’est dans cette église qu’en août 1562, après le sac de la ville par les Réformés, les bourgeois et habitants de Tours restés catholiques se réunissent pour établir la liste de tous ceux qui tiennent une charge administrative et qui sont suspectés de protestantisme.

Le cimetière paroissial s’étendait au-devant de l’église. Cette dernière, de dimensions relativement modestes puisqu’elle ne pouvait accueillir que 324 personnes, ne comprenait qu’une Nef de près de 20 mètres de long pour près de 10 mètres de large. Son extrémité Est était occupée par le Chœur et le sanctuaire, qui mesuraient environ 9 mètres de long sur 5 de large. La sacristie était disposée derrière le grand autel.

Au moins une chapelle était connue à cette église, il s’agissait de la chapelle de La Miséricorde, où les membres de la famille de La Rue se firent inhumer [Lainé, 1915, p. 212]. Les de La Rue furent des mécènes importants de l’église. Jean de La Rue et sa femme Perrine Le Fuzelier firent reconstruire à leurs frais la façade ouest du bâtiment et se firent représenter par la même occasion sur les vitraux. Mécènes ils possédaient un livre d’Heures richement décoré (toujours conservé [Tours 1500, p. 346-347]) et firent également édifier un édicule dans le cimetière. Quelques années plus tard, leur fils, Marc de La Rue, maire de Tours en 1535, fit construire la chapelle de La Miséricorde et l’orna vraisemblablement d’un relief le représentant avec sa famille agenouillés devant le Christ [Grandière, 1908, p. 54]. Le bas-relief, découvert en 1849, à l’emplacement de l’ancienne église est aujourd’hui conservé dans la basilique Saint-Martin. Une autre sculpture découverte à proximité de l’ancienne église et possédant des caractéristiques similaires à celle du relief passe pour une œuvre de la chapelle de La Miséricorde, il s’agit de la statue de saint Jacques, elle aussi conservée dans la basilique Saint-Martin [Droguet et Réau, 1993, p. 37].

La paroisse de l’Écrignole fut supprimée en 1781. Devenue inutile, et en état de ruines avancé, l’église est vendue le 21 mars 1782 avant d’être détruite afin d’agrandir la rue des Halles [Lainé, 1915, p. 214].

 

Bibliographie

Benoist de La Grandière Louis, « Abrégé chronologique et historique de la mairie de Tours », dans Mémoires de la Société archéologique de Touraine, T. 47, 1908, p. 53-55.
Droguet Vincent et Réau Marie-Thérèse, Tours, décor et mobilier, Orléans, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, 1993, p. 37-38.
Lainé Eugène, « Suppression de l’église Notre-Dame-de-L’Écrignole », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 20, 1915, p. 208-217.


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